|
|
1. MÉCANISME DES TRANSFORMATIONS
1-2.
Cristal. A l'état solide les aciers sont de caractère
cristallin, le cristal est formé à partir de motif (maille élémentaire) répété
périodiquement dans les 3 dimensions de l'espace et formant un réseau de structure, la
figure 1 en est une représentation schématique et purement conventionnelle, car aucun
cristal ne représente un réseau aussi simple. Les cristaux ainsi formés peuvent atteindre
individuellement des dimensions voisinant le dixième de millimètre et pouvant aller
au-delà du centimètre .La zone marquant le passage d'un cristal au cristal voisin est
désignée sous le nom de joint, elle est affectée par un changement d'orientation du
système cristallin (fig. 2). Le nom de grain désignant le cristal doit être
attribué avec précaution, car il peut s'appliquer à des agrégats constitués de
plusieurs cristaux (exemple grain de perlite, fig. 5). 1.3. Solution
de carbone ou d'éléments étrangers dans le fer.
Solution solide. À
l'état solide les atomes de fer occupent les positions qui leur sont dévolues aux
nuds du réseau cristallisé (fig. 1). Par contre, les atomes de carbone dont les
dimensions sont inférieures à celles des atomes de fer trouvent place dans les espaces
vacants du réseau. C'est une solution d'insertion (fig3). Si un atome différent vient prendre la place de
l'atome de fer au noeud du réseau en se substituant à lui, le réseau présente alors
une distorsion d'autant plus grande que le diamètre de cet atome est important, c'est une
solution de substitution (fig. 4). Elle
intéresse généralement les aciers alliés 1-4.
Structure de l'acier. 1-4-.1.
A la température ordinaire. Le fer ne peut contenir en solution qu'une
quantité de carbone de l'ordre de 0,006 %. Il porte le nom de ferrite de résistance à
la rupture Rm = 300 N/mm2 avec une dureté de 80HB.Si la teneur en carbone est
supérieure, il se forme un second constituant composé d'un atome de carbone et de trois
atomes de fer, c'est le carbure de fer (CFe3)
appelé cémentite. Ce constituant contient
6,7 % de carbone en poids et a une dureté de 700 HB. Située
dans le joint des grains, la cémentite facilite la propagation d'une cassure. Intégrée
à un agrégat formé de lamelles alternées de ferrite et de cémentite étroitement
associées, elle confère une bonne résistance au métal Sans provoquer de fragilité. Cet agrégat porte le nom de perlite lamellaire. Le réseau cristallin examiné
au § 1.2 est formé de mailles élémentaires de ferrite représentées
conventionnellement fig.
5a. Cette maille appartient au système cubique (fer alpha) magnétique. A
haute température. (Au dessus de 900 °C pour le fer pur ) La
structure de la maille s est modifiée (fig. 5) pour appartenir au système
cubique à faces centrées (fer y) amagnétique La
mobilité des atomes allant en croissant avec la température cette nouvelle organisation
s'amorce à une température AC1 pour se terminer en AC3 pour un acier (voir diagramme de
constitution fig. 5). Elle
donne une configuration au réseau qui prend le nom d'austénite. Elle permet l'insertion d'une teneur en carbone allant jusqu'à
1,7 % pour = 1 130 °C. Etat stable au-dessus de AC3, instable en dessous. Les autres
éléments ajoutés au fer, tels que silicium, manganèse, nickel, chrome, tungstène et
molybdène (pour ne citer que les plus courants), ont une dimension atomique voisine de
celle du fer et forment une solution solide de
substitution. Au cours du chauffage, le changement d'organisation des atomes crée une
discontinuité dans l'évolution de la dilatation. Cette discontinuité permet de situer
par variation de volume les points Ac1 et AC3. Compte tenu de la structure, du chemin à parcourir
par les atomes, de leur dimension, cette transformation peut demander un certain temps. 1-4-3. Au
cours du refroidissement. Plusieurs possibilités. La réversibilité de transformation
se produit, on retrouve après refroidissement les structures initiales d'équilibre,
l'énergie de transformation restitue de la chaleur elle permet de définir la position de
Ar3 et Ar1, ce phénomène provoque les états
recuits.
Ces constituants de la trempe prennent le nom de bainite ou de martensite. Enfin, si aucune modification de la
structure austénitique n'a lieu au cours du refroidissement, on conserve l'état
austénitique homogène à la température ambiante, c'est létat d'hypertrempe. Remarque
sur le diagramme d'équilibre (fig. 5). -
A
l'état. d'équilibre et à la température ambiante l'acier pourra donc se présenter
sous les trois formes suivantes : -Ferrite
+ Perlite (aciers hypoeutectoïdes) : -Perlite
(aciers eutectoïdes 0,85 %C) : -Perlite
+ carbures (aciers hypereutectoïdes). -
Pour un refroidissement suffisamment lent ou un traitement particulier (oscillation autour
de ACl) les particules de carbone évoluent vers une forme sphérique stable, la structure
se présente alors sous forme de perlite globulaire. En pratique la perlite lamellaire est favorable aux
travaux d'usinage par enlèvement de métal. La perlite globulaire, qui conduit à
l'adoucissement maximal, facilite l'écoulement de ce dernier en déformation à froid. 1-4-4. États structuraux des aciers trempés.
(Etats
hors d'équilibre.) Bainite.
Formée par la transformation de l'austénite dans
un intervalle de températures comprises entre celle où se forme la perlite et celle où
apparaît la martensite. Entre 400 et 500 °C sa structure est composée d'agrégat assez
grossier de ferrite dans laquelle la cémentite a précipité en bâtonnets ou plaquettes. Elle est
nommé bainite supérieure. Entre 300 et 400 oC elle est composée de ferrite
plus ou moins en forme d'aiguilles, contenant une cémentite très finement précipitée.
C'est la bainite inférieure. Martensite.
C'est une solution sursaturée en atomes de carbone bloqués dans le fer apha, le réseau subit une distorsion et est le
siège de tensions très élevées qui rendent ce constituant d'autant plus dur et cassant que sa
teneur en carbone est plus grande. La martensite est généralement obtenue par une
vitesse de refroidissement assez rapide, mais variable avec la composition de l'acier.
Elle se présente sous forme de structure aiguillée, ces aiguilles sont orientées à l'intérieur de chaque
grain d'austénite suivant des directions d'un triangle équilatéral. Austénite.
Les constituants précédents sont issus de la transformation de l'austénite. Une
transformation incomplète laisse subsister à la température ambiante de l'austénite
résiduelle. 1-4-5.
Identification des constituants. Elle est généralement faite par examen au
microscope métallographique d'une surface polie spéculairement et attaquée par des
réactifs spécifiques capables de révéler les différents constituants et impuretés
des alliages par l'observation du faciès de corrosion obtenu. NFA05-150. 1-4-6.
Etat du grain. Nous avons déjà vu qu'il s'agissait d'un cristal
élémentaire d'une structure polycristalline. Il est défini comme une structure
polygonale que l'on fait apparaître en réseau sur 1-4-6-1 Influence de sa grosseur. Un gros grain facilite la transmission de la
chaleur et du refroidissement.
1-4-6-2.
Mécanisme de l'affinage. La finesse de la structure résulte de deux recristallisations intervenant successivement au cours du chauffage, puis du refroidissement à partir de germes (fig. 7).
Chauffage.
Le passage de l'intervalle de transformation à l'échauffement se traduit par une
germination (fig. 8) qui affine le grain en multipliant le nombre.Une augmentation de la
vitesse du chauffage accentue encore la multiplication des germes et accroît la finesse
du grain d'austénite. L'affinage est terminé au passage du point AC3.
Le grain ainsi formé reste stable pour une marge de température comprise entre AC3 et
AC3 + 50 °C, certains précipités de nitrures d'aluminium ou de Niobium améliorent
cette stabilité. Au-dessus de cette marge, le grain grossit avec la température et le
temps. Refroidissement. |